Massif du Mont-Blanc
Situation
Lorsque vous empruntez la Voie Normale pour monter au Mont-Blanc, vous remarquez des constructions au pied de l’arrête des Bosses à 4 362 mètres d’altitude. Il s’agit du refuge Vallot également nommé cabane ou abri Vallot et de l’observatoire Vallot.
Le refuge n’est pas un refuge à proprement parler car il n’est pas chauffé et n’a aucun confort ni couvertures. Il offre un abri aux alpinismes en détresse sur la voie normale du Mont-Blanc.
Quant à l’observatoire Vallot situé à quelques mètres, il sert de lieu de recherche mais surtout de refuge pour les scientifiques qui viennent faire des observations sur le Mont-Blanc ou le massif.
Historique
Dans un premier temps, la cabane Vallot et l’observatoire ne faisait qu’un.
Ils sont l’oeuvre de Joseph Vallot (1854-1925), botaniste parisien qui s’intéresse au Mont-Blanc dès 1877 et le choisit comme lieu de recherches. En juillet 1887, allant à l’encontre de l’avis des montagnards de l’époque qui pensaient qu’il n’était pas possible de rester plus de quelques heures à très haute altitude, il reste 3 jours et 3 nuits sous une tente au sommet du Mont-Blanc accompagné d’un industriel et de 2 guides.
Il décide de construire un bâtiment en dur pour pouvoir y séjourner et mener ses recherches et observations dans des domaines variés tels que la géologie, la glaciologie ou encore la médecine avec une attention toute particulière sur les effets de l’altitude sur le corps humain.
Les travaux de la plus haute construction du massif du Mont-Blanc commence en 1890. L’observatoire qui doit également servir d’abri aux alpinistes est alors constitué de 2 pièces.
En outre, une autre cabane (l’actuelle cabane Vallot) sera construite en1892 pour les alpinistes et les guides afin de transformer la première cabane en un observatoire réservé à la science. Elle sera alors agrandie pour passer à un logement confortable de 8 pièces. Mal situé, l’observatoire sera déplacé à son emplacement actuel en 1898. L’observatoire pouvait accueillir jusqu’à 27 personnes.

L’observatoire du Mont-Blanc en 1890, d’après une photo de J. Vallot (Annuaire du Club Alpin Français, 188

Plan de l’observatoire une fois agrandi publié par Joseph Vallot dans les Annales de l’Observatoire météorologique du Mont-Blanc
Cet observatoire était ouvert aux scientifiques qui devaient demander l’autorisation d’y séjourner à Joseph Vallot et se conformer au règlement qui stipulait notamment qu’ils devaient emmener des guides, tous les aliments nécessaires et leur provision de pétrole pour le chauffage et la cuisine.
Joseph Vallot y montera et y séjournera 34 fois entre 1887 et 1920. Il le revend en 1923 à la fondation Dina et il sera cédé à l’observatoire de Meudon puis au CNRS en 1973.
De nombreuses études sont menées pendant cette période sur les conséquences de l’altitude sur le corps humain et le mal des montagnes.
Puis, le nombre de séjours de scientifiques à l’observatoire diminue jusqu’en 1984.
En 1984, l’Association pour la Recherche en Physiologie de l’Environnement (ARPE) et le CNRS décident d’entreprendre des travaux d’aménagement de l’observatoire (chauffage, WC, isolation, rénovation de la cuisine et du dortoir…) pour le rendre à sa vocation originelle, la recherche scientifique.
Des recherches dans le domaine de la physiologie et la médecine ont repris qui ont permis, notamment, d’établir les facteurs limitants de la performance en altitude et la cause du mal des montagnes.
Quant à la Cabane Vallot, elle a été remplacée par le refuge Vallot en 1938, abri métallique de 35m2 et rénové en 2006
https://refugevallot.ffcam.fr/webcams.html
Le refuge Vallot et l’observatoire aujourd’hui
Le refuge reste un abri ou bivouac de secours pour les alpinistes en difficulté. Il est équipé d’une radio permettant d’appeler les secours et, depuis 2020, d’un nouveau caisson hyperbare.
Ce caisson permet de fournir une oxygénothérapie hyperbare c’est à dire d’administrer de l’oxygène à une pression supérieure à la pression atmosphérique. Il est utilisé lorsqu’une personne souffre d’une forme aigüe du mal des montagnes et ne peut être redescendue rapidement à basse altitude.
L’observatoire est aujourd’hui régulièrement utilisé comme refuge pour les scientifiques du Laboratoire de Glaciologie de Grenoble.
