Encore plus fort que l’UTMB, la PTL


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La Petite Trotte à Léon

La Petite Trotte à Léon est l’une des 7 courses organisées par l’UTMB. «  Créée en 2008 après l’UTMB en 2003 et la CCC en 2005, elle est la plus longue, la plus technique et la plus dure de ces épreuves. On surnomme souvent l’UTMB d’être la « course de tous les superlatifs » mais, que dire de la PTL : 300 kilomètres, 25 000 mètres de dénivelé positif, 6 jours de course (4 pour les premiers en 2021) !

La PTL est donc une version très élargie de l’UTMB. Les concurrents font aussi le tour du Mont-Blanc mais en suivant un parcours plus large, empruntant les massifs environnants. Voici le parcours et le profil de l’édition 2021 : Parcours et profil de la PTL 2021 https://www.youtube.com/watch?v=m_5E-1AE6Ig

Le parcours change chaque année. Cette année elle démarrait à Orsières (Suisse) pour se terminer à Chamonix. C’est une course sans compétition. En effet, il n’y a pas de classement. Les concurrents doivent arriver en 152.30 minutes maximum pour se qualifier. Cette année, la course commençait le lundi 23 août à 8h00 et les derniers coureurs devaient rejoindre Chamonix avant le dimanche 29 août à 16h30. Or, pour tenir les barrières horaires, il ne faut pas traîner et surtout ne pas beaucoup dormir !

Le règlement est strict et différent des autres épreuves de l’UTMB. Voici l’encart d’introduction :

Source : utmbmontblanc.com

La PTL se court en équipe de 2 ou 3 coureurs. En cas d’abandon d’un des coureurs, les 2 autres coureurs d’une équipe de 3 peuvent être autorisés à continuer mais, lors d’une équipe de 2, le coureur restant ne peut pas continuer seul. Les participants sont sélectionnés sur dossier et doivent faire la preuve de leur expérience sportive (au moins l’un d’entre eux doit avoir fini l’UTMB), et technique en milieu montagnard.

Le parcours non balisé est réalisé en semi-autosuffisance. Les équipes peuvent se reposer et manger dans les « bases de vie » et les refuges partenaires. Elles sont équipées d’une balise GPS et donc suivies par le PC course. Chaque équipe doit également être équipée d’un GPS sur lequel le tracé de la course est téléchargé. Les coureurs doivent donc faire leur propre navigation, de jour comme de nuit, et par tous les temps. Incroyable !

Pour donner une idée supplémentaire de la difficulté de la PTL, mentionnons que chaque coureur doit avoir un casque, des crampons, un baudrier et une corde.

Cela fait plusieurs années que je suis très impressionnée par cette course dont je trouve que l’on parle peu même dans le monde du trail et que je m’interroge sur son déroulement (comment gère-t-on le sommeil, l’équipement, les sacs d’allègement….), ses participants et sa difficulté réelle (je me suis souvent demandée si cet avertissement sur la difficulté technique était vraiment justifié….). Or cette année, un ami prenait le départ.

J’ai rencontré Alexandre sur une course de 6 jours (avec interruption la nuit) dans les Rocheuses américaines, la Transrockies https://www.transrockies-run.com/ il y a plusieurs années. Depuis, nous avons parfois participé aux mêmes courses mais je faisais les versions plus courtes (par ex CCC vs UTMB). Lorsqu’il m’a dit qu’il faisait la PTL j’ai bien-sûr été très impressionnée mais je me suis aussi dit que j’allais enfin avoir l’opportunité d’obtenir les réponses à mes questions.

Donc, je l’ai suivi assidûment pendant toute la course. Premier choc, la vitesse moyenne de son équipe : 2 km/h. Connaissant les performances d’Alexandre, je me suis dit que ça devait vraiment être très difficile…

Il faisait équipe avec 2 autres hommes, plus jeunes que lui. Il connaissait un des deux pour avoir participé à quelques courses avec lui. Il n’avait jamais rencontré le troisième avant la veille de la course.

J’étais à l’arrivée dimanche 29/08 à 11h55 soit presque 148h de course. Et en plus, il n’avait même pas l’air fatigué ! (il m’a dit plus tard qu’il avait mis longtemps à s’en remettre :))

Arrivée PTL 2021

Il m’a raconté que c’était vraiment très dur. On évolue dans un milieu montagnard isolé, avec de nombreux passages techniques (rochers, éboulis, cailloux….) et parfois vertigineux. Ils se sont faits quelques frayeurs, la nuit notamment. Ils ont perdu dès le premier jour, un membre de l’équipe qui s’est blessé en tombant dans un passage rocheux et en dévalant sur plusieurs mètres. Ils ont pu rejoindre le refuge mais il a du abandonner. Son co-équipier, plus aguerri, était responsable de la navigation et prenait la plupart des décisions. Alexandre lui a fait une confiance totale. Ils n’ont pas fait de grosses erreurs de navigation à part vers la « fin » (après le refuge Robert Blanc) alors qu’ils avaient rejoint le chemin du tour du Mont-Blanc. Ce n’est pas le cas de toutes les équipes puisqu’Alexandre et son co-équipier ont vu une équipe quitter le refuge où ils venaient d’arriver bien avant eux et que cette équipe est arrivée bien après eux au suivant. Ils s’étaient perdus dans la nuit et avaient dû attendre le lever du jour pour se repérer.

Pendant la course, on rencontre de temps en temps les autres équipes et des membres de l’organisation. Ceux-ci sont notamment présents lors de passages techniques qui demandent de s’équiper avec le matériel obligatoire (casque, baudrier….). Le baudrier est utile pendant les passages de Via-Ferrata, et les crampons dans les endroits glacés ou enneigés, mais aussi parfois dans les endroits en pente même s’ils ne sont que recouverts d’herbe.

Chaque concurrent peut envoyer deux sacs contenant des affaires de rechange et de la nourriture dans deux refuges prévus à cet effet. Entre ces deux endroits, les coureurs doivent emporter le matériel obligatoire et prévoir de quoi se couvrir ainsi que de la nourriture. Ils peuvent manger tous les jours un repas dans des refuges où ils peuvent également se doucher et dormir.

Pour tenir les barrières horaires, ils ont choisi d’alterner les nuits de 1h30 ou 3h30 de sommeil et de faire quelques siestes flash dans la journée. Malgré ce temps de sommeil plus que réduit, ils ne sont pas arrivés avec beaucoup d’avance à Chamonix.

Bref, j’ai ma réponse, oui la PTL est VRAIMENT UN CHALLENGE !

Bravo à tous les participants passés et futurs, je reste impressionnée !

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